Contexte
Face à la persistance des problèmes d’eutrophisation côtière, la Directive-Cadre Stratégie pour le Milieu Marin fixe les conditions du bon état des milieux marins et se tourne vers les gestionnaires de bassins versants pour « intégrer vers l’amont » ces objectifs environnementaux et mettre en place des plans d’actions capables de réguler ces apports fluviaux déséquilibrés qui enrichissent et soutiennent des développements algaux nuisibles à la côte. Si la recherche et en particulier les outils de modélisation biogéochimique peuvent apporter des solutions opérationnelles, ils ne peuvent répondre à ce défi qu’en intégrant la connaissance des acteurs et des gestionnaires qui composent ces territoires depuis les terres agricole jusqu’au littoral
Ambition
Le projet NUTS-STeauRY propose le déploiement inédit à l’échelle de la France d’une suite de modèles éprouvés représentant la cascade des nutriments et du carbone depuis les pratiques agricoles, les sols, le transfert dans les hydrosystèmes en incluant les estuaires, jusqu’à la zone côtière. Ces outils offrent (de par leur formalisme) une emprise suffisante (identification des pressions et des leviers potentiels) pour pouvoir dialoguer avec les gestionnaires et co-construire des scénarios réalistes visant à atteindre des flux de nutriments « admissibles » à la mer.
Organisation
Phasé sur trois années, le projet NUTS-STeauRY se propose d’établir un état des lieux des pressions diffuses (C, N, P et Si) à l’échelle des masses d’eau CE et de transition en se basant sur des approches (GRAFS) permettant une description détaillée des flux à travers le système agro-alimentaire, ainsi que la prise en compte des dynamiques temporelles (héritage, déstockage etc.) primordiales pour estimer les flux lixiviés/érodés (Action 1). Ces apports alimenteront une chaine de modélisation intégrée « rivière – estuaire » basée sur le modèle RIVESTRAHLER (déjà largement déployée en France métropolitaine) et le modèle générique d’estuaires C-GEM, dont le couplage avec le modèle RIVERSTRAHLER est déjà opérationnel (Action 2). Une implication forte de groupes d’acteurs et de gestionnaires régionaux dès le début du projet, garantira une représentation fidèle des spécificités régionales dans la chaine de modélisation Terre-Mer. Des ateliers seront également organisés par le consortium de NUTS-STeauRY pour permettre aux acteurs de comprendre la chaine de modélisation Terre-Mer, d’explorer les simulations au travers des scénarios structurants radicaux (Billen et al., 2018), avant de co-construire des scénarios réalistes, souhaités, et déclinés à l’échelle territoriale (Action 3), qui constitueront in fine un appui aux décideurs de la politique de l'eau.
Financement
Le projet nuts-STeauRY projet a été financé pour une durée de 3 ans (2020 – 2023) par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) dans le cadre de l’Appel à manifestations d’intérêt : Développements en matière de surveillance et d’évaluation de l’état des milieux aquatiques continentaux, littoraux et marins.